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∗ 7.8.1886 Zurich,
† 29.8.1965 Chexbres
Dünnershaus (TG)
Zürich (ZH)
Peintre, dessinateur et lithographe actif à Paris, puis à Chexbres. Époux de Cécile Gimmi
Switzerland (CHE)
drawing
illustration
lithography
oil painting
painting
poster
wall painting
watercolour
M
Diplômé de l’École normale de Küsnacht en 1906, Wilhelm Gimmi s’inscrit à l’école des arts appliqués de Zurich dans le but d’enseigner le dessin. Une bourse d’études lui permet de partir en 1908 pour Paris. Jusqu’en 1911, il fréquente l’académie Julian, visite les musées et s’intéresse à l’art contemporain. Ces années sont entrecoupées de séjours en Valais et dans les Grisons. Après avoir obtenu son diplôme de maître de dessin, il participe à la fondation du Moderner Bund et voyage en Italie, Belgique et Hollande, renonçant définitivement à l’enseignement. Ses Musiciens sont exposés à l’Armory Show de New York en 1913, après avoir été présentés en 1912 lors de la seconde exposition du Moderner Bund, puis dans la galerie munichoise Neue Kunst Hans Goltz.
De 1911 à 1940, Gimmi vit et travaille à Paris qu’il quitte l’été pour l’Île-de-France, le sud de la France ou la Bretagne. Il fréquente d’abord l’Académie de la Palette et, dès 1919, année où il expose au Salon d’Automne, obtient les premiers succès d’une carrière parisienne qui sera retentissante. En 1920, il devient sociétaire du Salon d’Automne et participe au Salon des Indépendants. Plusieurs galeries parisiennes exposent alors son travail. En 1934, il épouse Cécile Abramsky, de confession juive. En 1940, le couple se voit contraint par la guerre de quitter définitivement la France. Il s’installe à Chexbres.
En 1942, Gimmi reçoit le Grand prix de l’illustration des éditions Skira à Genève pour l’illustration de Roméo et Juliette au village de Gottfried Keller. Dès les années 1950, l’artiste profitera de la reconnaissance qu’il a acquise à Paris: il obtient des commandes publiques pour des décorations murales et voit le catalogue raisonné de ses lithographies publié en 1956. Par ailleurs, en 1962, la Ville de Zurich lui décerne le Kunstpreis, trois ans avant sa mort, survenue à Chexbres en 1965. Une rétrospective lui est consacrée par le musée Jenisch à Vevey en 1968, et un catalogue raisonné des peintures en 1978.
L’œuvre de Gimmi s’articule en trois périodes. La période de recherches (1908-1921), à Paris, où le style de l’artiste se nourrit d’apports divers. On trouve tout autant des peintures à la touche impressionniste ou au coloris fauve que des tableaux à la ligne fragmentée citant Cézanne, sans compter une production proche du cubisme en 1912-1913. En 1917-1918, Gimmi engage son œuvre dans une voie plus personnelle: les portraits de son amie Fernande, parfaitement équilibrés, sont exécutés dans de sourdes harmonies de bleu à l’aide d’une écriture nerveuse. Le modelé délicat du visage et la souplesse de la figure contrastent avec le décor aux volumes anguleux.
Dès 1921, l’œuvre de Gimmi, entrant dans sa phase de maturité, suit une lente et sûre évolution. La peinture devient plus lisse et l’écriture plus ronde. Les contours sont clairement définis et les masses pleinement inscrites. La production se distingue par la simplicité des compositions ainsi que la puissance des motifs. Les accents de lumière se font progressivement plus subtils, tranquillisant ainsi l’œuvre tout entier. Ce style persiste jusque vers 1945, cinq ans après le retour de Gimmi en Suisse.
La mutation qui s’opère pendant la période dite de Chexbres consiste principalement en un éclaircissement de la palette et en l’apparition d’un jeu de taches colorées déposées sur un dessin préparatoire persistant. Les volumes sont atténués et la lumière plus uniforme. Les sujets changent aussi: aux scènes de la vie parisienne succèdent les scènes vigneronnes, et les paysages de Lavaux remplacent ceux réalisés en vacances, à Saint-Rémy-de-Provence en particulier. Gimmi réutilise aussi ses innombrables dessins exécutés dans les académies parisiennes. Ses intérêts le portent toujours vers des sujets et des gestes de la vie quotidienne, qu’il simplifie et dépouille de leur charge anecdotique pour en révéler le caractère archétypique.
Collections institutionnelles (sélection): Berne, Collection fédérale d’art; Fribourg, Musée d’art et d’histoire; Lausanne, Musée cantonal des beaux-arts; Vevey, musée Jenisch, fondation Wilhelm Gimmi.
Laurence Rippstein, 1998, actualisé par la rédaction, 2022
Méthode de citation:
Laurence Rippstein: « Wilhelm Gimmi », in SIKART Dictionnaire sur l'art en Suisse, 2022 (première édition 1998).
https://recherche.sik-isea.ch/sik:person-4000050/in/sikart
Doris Fässler (Hrsg.): Der Moderne Bund. Beginn der Moderne in der Schweiz. Luzern: Diopter, 2011.
Anne-Catherine Krüger: «Schweizer Künstler in der «Armory Show» 1913 in New York». In: Zeitschrift für Schweizerische Archäologie und Kunstgeschichte, 64, 2007, 3, S. 163-182.
Madeleine Santschi: Gimmi entre agendas et livres. Vevey: Fondation Wilhelm Gimmi et Musée Jenisch, 1994.
Wilhelm Gimmi. 1866-1965. De l'esquisse à l'oeuvre. Vevey, Musée Jenisch, 1993. [Textes:] Laurence Rippstein, Madeleine Santschi, Bernard Wyder. Vevey: Fondation W. Gimmi [et al.], 1993.
Georges Peillex: Wilhelm Gimmi. Catalogue raisonné des peintures. Zurich: Orell Füssli, [1978].
Georges Peillex, Alfred Scheidegger: Wilhelm Gimmi. Zurich: Orell Füssli, 1972.
Exposition rétrospective de l'oeuvre de Wilhelm Gimmi 1886-1965. Vevey, Musée Jenisch, 1968. [Texte:] Georges Peillex. Vevey, 1968.
Wilhelm Gimmi. Kunsthaus Zürich, 1956-57. [Text von:] Gotthard Jedlicka. Zürich: Verlag Neue Zürcher Zeitung, 1956.
Pierre Cailler: Catalogue raisonné de l'oeuvre lithographié de Wilhelm Gimmi. Avec une étude sur l'oeuvre du peintre par Georges Peillex. Genève: Pierre Cailler, 1956.
Nesto Jacometti: Gimmi. Genève: Skira, 1943.