This site uses cookies for anonymised analytics and HTML5 Web Storage to locally store information like language choice, in order to ensure you get the best experience on our site.
∗ 28.11.1771 (baptême) Berne,
† 24.11.1846 Berne
Meikirch (BE)
Petit-maître paysagiste. Aquarelliste, dessinateur et aquafortiste
Switzerland (CHE)
aquatint
drawing
engraving
etching
painting
watercolour
M
Le père de Samuel Weibel, Niklaus, maître gypsier à Berne, et la mère, Elisabeth, élèvent une famille de six enfants. Samuel se forme chez Sigmund Freudenberger. Il dessine puis grave des estampes des pays de Berne, Vaud et Argovie entre 1792 et 1795. Emanuel Hortin imprime en 1796 l’album des Quatorze vues choisies au-delà de Thoune dont les eaux-fortes, gravées et coloriées par Weibel, sont encadrées d’un frontispice et de descriptions réalisés par Balthasar Anton Dunker, qui peut être considéré comme son maître aquafortiste. Ces quatorze vues, augmentées d’une carte topographique, sont rééditées en 1812 à Paris chez Treuttel et Würz avec un texte de Philippe-Albert Stapfer, ancien ministre des Sciences et des Arts sous la République helvétique. En outre, onze de ces vues paraissent en format réduit en 1823 chez R. Ackermann à Londres.
Vers 1800, Weibel participe, sous la houlette de Dunker, à une œuvre didactique collective intitulée Principes pour apprendre à dessiner le païsage (Berne, J. L. Schimper); Weibel y signe deux planches. Peu après, en 1805, il publie ses propres Principes d’après nature en 24 planches pour apprendre à dessiner le paysage, eaux-fortes imprimées à Paris par Gillé. Enfin, en 1823, il édite à Berne une nouvelle série de Principes du dessin de paysages en vingt feuilles.
Pour la fête des armaillis d’Unspunnen de 1808, il fait paraître à Vevey, où il réside depuis peu après 1800, un album intitulé Voyage pittoresque dans l’Oberland bernois. Au cours de la première décennie du XIXe siècle, il édite encore une Course pittoresque autour du lac de Genève, série qui, en 1823, paraîtra partiellement sous forme de lithographies chez Gides fils à Paris. Installé à nouveau à Berne en 1817, il publie en 1818 son Voyage pittoresque depuis Lausanne au Grand St Bernard, eaux-fortes et aquatintes basées sur les aquarelles qu’il a peintes au cours de son séjour à Vevey.
Le 22 juin 1818, l’Avoyer et le Conseil de la Ville et République de Berne lui octroient un privilège qui s’étend à l’édition et à la vente de ses propres estampes. C’est l’époque où il enseigne le dessin et l’aquarelle à Peter Rindisbacher. En 1821, l’imprimeur Bernhard Albrecht Haller lance une Souscription pour illustrer d’après nature les cures de campagne du canton de Berne. Weibel exécute les aquarelles de 158 cures, puis les estampes qu’il colorie, complétant cette entreprise par 96 cures vaudoises. Au total, 160 aquarelles de cures ont été localisées. En outre Weibel a également exécuté une douzaine de panoramas des Alpes, du lac Léman et de la ville de Berne dont huit ont fait l’objet d’une estampe.
L’œuvre de Weibel est consacré essentiellement au paysage. Il recourt d’abord à l’aquarelle, réalise ensuite des gravures à l’eau-forte ou à l’aquatinte qu’il colorie en grande partie lui-même. Son style réaliste n’a guère évolué au cours de son demi-siècle d’activité. Marquée d’abord par son maître Dunker, sa technique de la gravure s’est peu à peu libérée des traits géométriques qui caractérisaient, par exemple, le feuillage des arbres, sans pour autant qu’on puisse présager de la révolution à venir de la pratique du plein air et de ses conséquences impressionnistes.
Le catalogue de l’œuvre gravé comprend près de 700 estampes signées ou qu’on peut lui attribuer. Hormis les séries précitées, son œuvre comprend des paysages des cantons de Berne, Vaud, Genève, du Valais et de la Savoie. Quelques rares vues représentent les cantons d’Argovie, Bâle et Lucerne. Quant aux petites vues attribuées à Weibel, elles englobent l’ensemble de la Suisse et débordent sur la Savoie et la région italienne du lac Majeur.
Après avoir connu un certain succès de son vivant, comme en témoignent quelques expositions organisées à Berne (1810, 1824, 1830, 1836, 1840) et à Zurich (1803, 1807, 1810, 1812), Samuel Weibel est quasiment tombé dans l’oubli, jusqu’à ce que, dans le sillage de l’intérêt porté aux dénommés «petits-maîtres suisses», le Musée historique de Lausanne lui consacre en 1996, à l’occasion du 150e anniversaire de sa mort, sa première grande rétrospective réunissant plus de 430 estampes et aquarelles.
Collections institutionnelles (sélection): Berne, Bibliothèque nationale suisse; Genève, Bibliothèque de Genève; Genève, Musée d’art et d’histoire; Lausanne, Musée historique; Zurich, Musée national suisse; Zurich, Zentralbibliothek.
Sources: Lausanne, Bibliothèque cantonale et universitaire (fonds Philippe-Sirice Bridel).
Edouard Pittet, 1998, actualisé par la rédaction, 2022
Méthode de citation:
Edouard Pittet: « Samuel Weibel », in SIKART Dictionnaire sur l'art en Suisse, 2022 (première édition 1998).
https://recherche.sik-isea.ch/sik:person-4024786/in/sikart
Edouard Pittet: Jakob Samuel Weibel. Peintre et graveur de paysages, 1771-1846. Musée historique de Lausanne, 1996. Berne: Stämpfli, 1996.
Edouard Pittet: «Jakob Samuel Weibel. Swiss landscapist and etcher». In: Swiss American Review, 12 May 1982.
«Kunstnachrichten aus der Schweiz vom Jahr 1794 bis 1796». In: Neue Miscellaneen artistischen Inhalts, 1797. [Texte:] Berchtold Friedrich Haller [et al.]. Leipzig: Johann Meusel, 1797, S. 554.